Sur la boîte
Règlement de comptes
Un jeu de Dominique Ehrhard
de 3 à 6 joueurs
à partir de 8 ans
45 minutes
Parker
Règlement de comptes
est un jeu que j'ai trouvé au hasard d'un vide-grenier ; je
n'ai pas hésité longtemps à l'acheter
: si Parker en est l'editeur, l'auteur n'est autre que Dominique
Ehrhard, qui réalisera plus tard Crazy Circus,
ce qui laissait présager d'un jeu familial mais original.
Le jeu
"Règlement de
comptes" nous plonge dans la salle enfumée d'un grand
restaurant de Chicago où la pègre s'est
donné rendez-vous. Chaque joueur doit essayer d'empocher de
l'argent en contrôlant des restaurants, des débits
de boissons ou des maisons de jeu. Pour être riche, il ne
faut pas hésiter à joueur du revolver, du cran
d'arrêt ou des explosifs pour éliminer les
adversaires et prendre les meilleures places. Tout irait bien si tout
le monde n'avait pas la même idée... on devient
vite à son tour la victime des salves adverses !
Le matériel
Un grand plateau
représente la table des "négociations". Les
places y sont matérialisées, et viendront s'y
asseoir les gangsters des joueurs, représentés
sur du carton. Le jeu comporte également des cartes,
utilisées pour attaquer les gansters des adversaires,
riposter ou déplacer ces propres gangsters autour de la
table. Des billets matérialisent les gains de chaque gang.
L'intérieur de la boite est astucieusement conçu
pour tout ranger.
La règle
La règle n'est pas
un modèle de clarté : les explications sont assez
confuses. Aussi, les aides de jeu fournies sont bien pratiques pour les
premières parties. Des enfants de huit ans pourront avoir
des difficultés à mettre seuls en place une
première partie, l'assistance d'une personne plus
agée est préférable pour
démarrer.
Le principe du jeu reste cependant simple : il faut être le
plus riche à la fin de la partie.
Chaque joueur empoche ses gains
à son tour selon le barême suivant :
- 1000 $ si le chef est encore
vivant
- 1000$ par ganster
contrôlant un restaurant, un bar ou une maison de jeux, 4000$
si le joueur possède deux établissements de
même type
- les gains sont
doublés si l'un des gansters se trouvent à la
caisse enregistreuse.
Ensuite, le joueur peut
utiliser une carte "action" de sa main pour
- poignarder le voisin d'un de
ses personnages armé d'un couteau,
- tuer le bandit qui fait face
à l'un de ceux armés d'un revolver,
- placer un gateau sur la
table, dans le but d'éliminer trois personnages adverses,
lors de l'explosion qui se produira au début du tour
prochain,
- déplacer le
gateau posé par un adversaire, pour protéger ses
personnages, ou le faire exploser
- plonger dans un sommeil
temporaire... ou éternel un à trois gangsters
ayant un verre devant eux,
- provoquer une descente de
police, ce qui provoque une nouvelle répartition des places
autour de la table.
Puis le joueur peut
déplacer l'un de ses personnages à une place
vacante (ou deux s'il n'utilise pas de carte "action").
A la fin de son tour de jeu, le joueur réveille les
personnages qui avaient été
éventuellement endormis par les adversaires.
Les gangsters ont pris leur place autour de la table
C'est sans compter sur le
joueur vert, qui après avoir racketté le
restaurant qu'il contrôle, fera passer le gateau de l'autre
côté de la table, se mettant ainsi à
l'abri de l'explosion
Le joueur rouge ouvre le bal en plaçant un gâteau qui devrait éliminer un personnage de chacun de ses adversaires...
Le joueur jaune en profite pour
faire exécuter le chef bleu d'un coup de poignard
Le joueur bleu provoque une
descente de police, tout le monde quitte la table et reviendra
s'installer le calme revenu.
La partie
Les parties
démarrent en général sur les chapeaux
de roue, et beaucoup de gangsters se trouvent rapidement
éliminés. Au fur et à mesure de
l'hécatombe, l'objectif change : on passe de l'attaque
à la défense, pour rester le plus longtemps dans
la partie et continuer à toucher des revenus.
Le hasard des cartes piochées et les actions
imprévisibles des adversaires font qu'il est inutile de
chercher une stratégie à long terme à
plus de trois joueurs ; il vaut mieux jouer au "coup par coup" ;
l'utilisation des gateaux piégés est assez
dangereuse, car on a peu d'assurance des victimes qu'il feront.
Il vaut mieux tenter de nouer des alliances avec les autres joueurs...
et savoir les rompre au moment opportun, ou alors d'agir sans trop se
faire remarquer tout en assurant une bonne place à ses
personnages et la survie du chef.
En conclusion :
Le thème des bandes rivales est très bien rendu, par le matériel ou la diversité des actions possibles. Règlement de comptes permet de passer un bon moment en famille : les enfants n'ont finalement guère de scrupule à décimer les bandes dirigées par les adultes. Le jeu provoque des rires et des grincements de dents ; les alliances se font et se défont : il vaut mieux le savoir avant de jouer et ne pas prendre au sérieux les trahisons qui surviennent.