Faites vos jeux 2008
Compte-rendu du week-end de la Carrière

Faites vos Jeux : l'âge adulte ?


Alors quoi de neuf pour cette cuvée 2008... pas grand'chose au final, la formule se stabilise d'année en année, et à part le vide-grenier dominical (où j'espère ne pas avoir déçu tous ceux qui ont acheté les vieilleries et incunables que j'avais amenés), pas de révolution, mais un aprofondissement : l'identité du festival s'affirme, c'est le niveau de maturité démontré que je souhaiterais souligner.


Pour commencer, le prix public du jeu : cette formidable idée tient vraiment la route, c'est la marque de fabrique du week-end et elle est bien ancrée.

trésor des Mayas

Le trésor des Mayas, vainqueur de l'édition 2008

Tout d'abord, la sélection était sans doute la plus cohérente depuis la 1ère édition ; le panorama était large (en excluant les gros jeux inadaptés à la formule) et représentatif de la production française (pourtant, j'aurais souhaité qu'on puisse regarder au delà du lac Léman ;-)).

Ensuite, la place accordée au prix durant le festival semble tout à fait justifiée : le samedi, une heure après l'ouverture, il n'y avait déjà plus de table disponible sur la scène ; le dimanche après-midi on jouait aux jeux sélectionnés jusque dans la salle, et la salle n'a pas désempli lors de la remise du prix : le public adhère totalement à la démarche.

Le prix public atteint réellement l'objectif de montrer que derrière le jeu, il y a un auteur ; la présence des auteurs des jeux sélectionnés (ou illustrateur pour Mr Jack) a été un "plus" indéniable : dédicaces, conférences, mini-expo, rencontres impromptues, nombreuses furent les occasions d'échanger et de se rendre compte qu'au coeur de l'objet ludique, il y avait l'expression d'une personnalité, qui y mettait son humour (direct ou plus noir), son art, ses goûts pour des jeux classiques, soignait ses réalisations pour que les joueurs se l'approprient. Preuve est faite, s'il en fallait, que le jeu est un formidable vecteur de communication.


Ensuite, l'attention et le niveau de participation est remarquable : ainsi, les tables de l'association "les ludopathes", présente pour la deuxième année, n'ont pas désempli ; les pousseurs de cubes en bois ne sont pas ici une élite renfermée ou des bêtes curieuses ; ce ne sont pas les titres en langue étrangère ou des jeux longs qui empêchent les visiteurs de tout âge de s'asseoir et de s'investir dans une partie, en y invitant quelqu'un qu'ils viennent de croiser.


A noter que d'autres formes de jeu (vidéo, jeu de rôles) ont pointé le bout de leur nez, notamment au travers de la thématique "Science-fiction, conquête de l'espace".


Pour finir, un petit regret, ou plutôt une nouvelle idée qui mérite d'être creusée : la présence d'un éditeur. Alors qu'ils avaient déjà fait deux salons majeurs (Nuremberg et Cannes) en deux semaines, les deux représentants de Jactaléa, n'ont pas manqué de gentillesse et de disponibilité pour monter et expliquer leur jeux (dont "les Poux" que j'inscrirais bien déjà sur la liste des sélectionnés 2009) ; pourtant, il manquait un petit quelquchose pour que la démarche d'édition, complémentaire à celle de conception soit mieux présentée... je pense que c'est à creuser pour les années à venir.


Mais cette idée, comme toutes les autres briques ce festival ne seraientt rien sans l'énergie que mettent en oeuvre tous les organisateurs, professionnels et bénévoles, qui donnent beaucoup du leur pour transmettre en simplicité leur passion. Je leur dédie ce reportage, et plus spécialement à mes compagnons d'Essen 2007.


... allez, assez de parlotte : place aux images !

A suivre : Le prix du public