Faites vos jeux 2007
Interviews du côté de l'organisation

Bertrand Ollivier

Bertrand Ollivier travaille à "l'Espace Animation" de la Mairie de Saint-Herblain, notamment à la ludothèque du "Sillon de Bretagne". Il est l'un des instigateurs du festival.

Bertrand Ollivier

Joueurs passionnés, adhérents de ludothèques et grand public réunis… est-ce possible ?
… oui, la preuve ici ! L’idée c’est de rassembler les gens qui ont la passion du jeu et ceux qui viennent en novice, pour qui nous allons pouvoir peut-être susciter la passion. C’est toujours avec plaisir que je vois des enfants, des adultes « ignorants » discuter avec des auteurs.

Saint-Herblain, festival municipal, familial et alternatif ?
C’est une définition plutôt étonnante, mais on n’en est pas bien loin. Le soutien local est important, tant par la municipalité qui nous met cette salle à disposition que par les acteurs associatifs locaux très divers (cinéma, piscine, centres sociaux, …) qui apportent leur participation tout au long de la quinzaine.
Festival familial, oui car c’est le public que l’on cherche à toucher.
Alternatif aussi, notamment grâce à la Maison des Jeux de Nantes : l’état d’esprit est différent de ce qui est médiatisé. Ici, la compétition n’est qu’un prétexte, s’il y a des tournois, des concours ils sont d’abord là pour amener une animation. De même, l’entrée sur l’économie du jeu se fait d’abord par le biais des auteurs, et pas par celui des éditeurs. Nous ne leur fermons bien sur pas la porte, mais tout en gardant un regard relativement critique : hier soir par exemple des nouveautés de Gigamic étaient présentées. « Canardage » a beaucoup plu, en revanche « Tara » a reçu un accueil plus que mitigé, et personne ne se sent obligé de le taire.
La grande scène de la Carrière aujourd’hui, le Zénith dans 10 ans ?
L’avantage de l’équipe organisatrice est de ne rien se refuser a priori. Si cette idée nous vient à l’esprit, nous l’explorerons comme les autres. Le festival dépasse déjà le cadre local : nous proposons cette année des animations en relation avec Niort (pour l’académie des Jeux de Rôle), Saint-Nazaire…notre public est départemental. La difficulté d’aller au-delà est peut-être liée à la méconnaissance de Saint-Herblain. Pour cela, il faudrait peut-être associer le nom de Nantes au festival.
Nurenberg, Cannes au même moment… les auteurs  déclinent parfois l’invitation ; avez-vous déjà envisagé de décaler le festival ?
Nous nous sommes déjà posés la question… mais en faisant un « retour aux sources », nous nous disons que notre projet est de faire découvrir le jeu aux familles. A cette période les familles sont disponibles, le calendrier des manifestations locales est bien occupé par ailleurs.
D’autre part nous n’aurions jamais les reins assez solides pour entrer en concurrence avec des manifestations comme Cannes et Parthenay.
Et puis, il y a encore des auteurs qui ont la passion et qui viennent pour cela : j’ai le souvenir l’an passé de Pascal Bernard, auteur très impliqué dans la profession qui n’a pas hésité à échanger longuement avec Benoit Benabdallah, jeune auteur d’une quinzaine d’années… des moments comme celui-là, jamais Cannes ne nous les enlèvera.


Bertrand Vignon

Bertrand Vignon travaille à la Maison des Jeux de Nantes, collectif d'associations ludiques Nantaise. Avec l'association "En Jouez-Vous", il propose des animations dans les bars nantais. Il tient une chronique sur la radio herblinoise "Jet FM", sur la télévision locale "Nantes 7", et bientôt sur France Bleue Loire Océan.
Bertrand Vignon

Si j’écris que Bertrand Olivier et Philippe Epron sont les maîtres d’ouvrage du festival et que tu en es le maître d’oeuvre, qu’en penses-tu ?
Oui et non…en fait on est tout ça à la fois tous les trois. Nous amenons chacun nos sensibilités,  notre expérience de l’animation, notre vision du jeu en tant que bien de culture, ou vecteur de lien social ; de plus, nous intervenons tous les rois tant sur la définition que l’organisation du festival.

Tu interviens dans la presse écrite, sur les radios et télévisions locales… par contre tu as l’air d’être méfiant vis-à-vis de l’Internet ?
Internet ne m’intéresse pas beaucoup... nous avons fait paraître sur TricTrac (un des  sites majeurs francophones sur le jeu) une annonce pour recruter des membres du jury : très peu d’internautes ont souhaité s’impliquer alors que tout le monde sur ce site est habitué à donner son avis ! Quand je parle à la radio, je ne suis pas anonyme. Ce qui me gène dans Internet, c’est la dématérialisation des individus.

Pas ou peu d’éditeurs, de « business », c’est un choix délibéré ?
Oui car on ne les a jamais invités. Faites vos Jeux est un festival, pas un salon pour être en contact avec le marché, ni une convention où le public connaît déjà le type de jeux qu’il va pratiquer. J’aimerais un festival où les professionnels pourraient se rencontrer et faire connaître leur métier d’éditeur, de distributeur, leur rôle dans la chaîne.
Nous pensons que beaucoup de personnes aiment jouer et nous souhaitons leur amener des pistes. Pour Bertrand et Philippe, le jeu est d’abord un outil de l’animation ; aussi, nos objectifs sont différents des intérêts d’un éditeur. Cependant, les éditeurs sont quand même présents : indirectement le prix du public les met en avant, et un invité comme Mathieu d’Epenoux peut expliquer au public les tenants et les aboutissants de ses choix éditoriaux.

A suivre : Prix du public - Interviews